Je vous invite à découvrir une sélection de photos, de manière à vous partager certaines de mes plus belles découvertes des six derniers mois au Guatemala. À la demande générale, j'en profiterai aussi pour vous emmener au Rwanda, pour une incursion plus intime et familiale, où vous découvrirez certaines des plus pures traditions en matière de mariage. Buen Viaje !

lundi 6 juin 2011

San Felipe de Jesus by night

J'ai retrouvé quelques photos des festivités entourant la célèbre procession de notre village, San Felipe. Pendant que les Antiguenos suivent les processions, la fête bât son plein à San Felipe. On s'aglutine dans les rues, on joue aux arcades, on écoute l'orchestre, on mange des dulces tipicos, des churros, des bonnes mangues sur bâton, des churascos ! 














Pays Quiché, le Triangle d'Ixil


Vous connaissez peut-être le triangle des Bermudes, mais sûrement pas le triangle Ixil. Avec notre copain Clément nous arrivant directement de Paris, nous avons profité de quelques jours de vacances pour visiter une région que nous ne connaissions pas encore, le pays Quiché et son triangle d'Ixil. Le triangle Ixil, c'est en fait trois petites villes: Nebaj, San Juan Cotzal et Chajul, et quelques communautés isolées. De Antigua, trois camionettas allaient nous emmener jusqu'au premier village de Nebaj situé plus au nord, au coeur de la chaîne de montagnes Les Cuchumatenes. La région est assez isolée, malheureusement aussi très pauvre et demeurée très traditionnelle.

De beaux projets d'écotourisme existent dans la région. Grâce à ceux-ci, nous avons fait des rencontres bouleversantes à bien des égards, écouté des récits de vie, et partagé des moments privilégiés avec des femmes qui, tout en se faisant les garantes des traditions ixiles, travaillent dur afin de subvenir à leurs besoins et à ceux de leur famille.




Ville de Nebaj





La grand place de Nebaj


Cette région a également beaucoup souffert de la guerre durant les années 80. À cette époque, des guérilleros se cachaient dans ces montagnes et rencontraient la population pour les sensibiliser à leur cause. Ils luttaient par les armes pour la fin de l'exploitation des autochtones (livrés pratiquement à l'esclavage) et le droit à la dignité. Voyant que ces derniers luttaient en fait pour eux, certains mayas s'enrôlèrent tandis que d'autres leur fournissaient du matériel et de la nourriture, au risque de leur vie. Quand l'armée arriva pour les éliminer, elle imposa sa terreur et n'hésita pas à tuer arbitrairement, à massacrer, notamment, tous ceux qu'elle soupçonnait d'appuyer les révolutionnaires, ou à torturer des innocents en échange d'informations sur les noms et caches des guérilleros.  Les guérilleros et l'armée se livrèrent à de nombreuses batailles et des communautés entières y furent rasées. Bien qu'il y eut des pertes dans les deux camps, les guérilleros en manque de moyens,  durent finalement s'enfuir après que l'armée eut implanté ses patrouilles locales destinées à éradiquer le mouvement révolutionnaire. Les hommes mayas de la région n'avaient aucun choix. Ils étaient ainsi forcés de s'enrôler sous peine d'être assimilés à l'ennemi et automatiquement tués.

Nous avons fait une randonnée à travers les montagnes avec notre guide Domingo, jusqu'à la communauté de Cocopt, ancien village sévèrement affecté par la guerre. Ce village fut rasé, mais après l'armistice, une partie des habitants qui s'étaient cachés dans la forêt revint. Durant le chemin, Domingo nous montre certains lieux de batailles, de torture... nous parle des vies d'innocents emportées, et de la terreur qui régnait ici à cette époque.


Vue de la communauté de Cocopt




En attendant le repas qui nous a été gentiment préparé par une dame de la communauté

Les habitants de Cocopt parlent la langue ixil, ils ne parlent pas l'espagnol. Dans ce cas, la langue du foot marque toujours des points








Le tissage de tissus typiques, la confection d'habits (ici de couleurs rouge et blanche) et d'objets d'artisanat sont pour bon nombre de femmes, la principale activité économique et un moyen de survivance. Nous voici, en cette deuxième journée, à San Juan Cotzal. Nous passons toute la journée avec notre guide Pedro et les femmes tisserandes de la Cooperativa integral de comercializacion tejidos Cotzal.







Pedro, notre guide, est en fait le jeune designer et représentant de la coopéritive. Pedro a étudié, et au lieu de prendre l'exode pour la grand' ville, est revenu dans sa région afin de mettre ses atouts au service de ses gens. Très proche des femmes , Pedro a conçu avec elles cet écotour dans l'idée de donner au visiteur une perspective globale (historique, psychosociale, culturelle, économique) de la coopérative, et de ses membres. Il  nous amène d'abord chez une première tisserande (j'ai malheureusement omis de noter son nom). Dès notre arrivée, notre hôte nous montre avec fierté son nouveau four en pierre, et nous prépare une bien bonne bouillie d'avoine à la canelle. Ensuite de quoi, Pedro débute son entrevue en lui demandant depuis combien de temps elle tisse. La dame nous raconte alors comment tout ça a commencé. Elle commença à tisser à l'âge de 7 ans, mais bien malgré elle. Poussée par sa mère, qui lui disait que le tissage, c'était tout ce qu'elle aurait pour se défendre, et qu'il fallait y mettre l'effort et la persévérance, elle a finalement appris et bien appris.  Elle ne tissera vraiment que tardivement, après sa dernière séparation, lorsqu'elle se retrouva seule.  En fait, elle commença à travailler dans les fincas. Durant plusieurs mois, elle travaillait la terre des grands propriétaires terriens en échange de quelques pièces par jour (encore d’actualité, les terres du Guatemala appartiennent encore à une petite minorité et les mayas sont toujours exploités), dans des conditions indécentes. Sa. vie conjugale n’était guère mieux, et se sépara à deux reprises de maris violents et négligents. Elle parle des années qu’elle a dû traverser seule (sa seule enfant s’étant fait emporter très tôt par la maladie), les années de guerre, et les années plus récentes, où elle reprit le métier à tisser. D’abord avec deux femmes, puis la coopérative est née. Elle tisse maintenant plusieurs heures chaque jour sur le pas de la porte de sa demeure et vit de cette activité.















Les pick-up sont des moyens de transport courants








Si à la ville, il y a des lavoirs publiques (bassins d'eau), à la campagne,
le linge est lavé dans les cours d'eau



Nous allons ensuite chez une dame qui nous montre sa façon de préparer le café qu'elle et ses enfants consomment, de la torréfaction.... 

...à la mouture.

Les deux doigts dans l'nez, tiens !




Les visites, ça creuse ! Direction: la maison d'Evelina. Elle et sa soeur, nous enseignent la recette du boxbol, la spécialité de la région, sorte de petites boules de pâte de maïs enveloppées et cuites à l'étouffée, dans des feuilles végétales, qu'on trempe dans une sauce aux graines de sésame.

Trop mignonnes ! Elles nous enseignent ensuite quelques mots en ixil.

Nous allons visiter une autre famille, notamment, la plus jeune recrue de la coopérative.



Allez, montre-moi ton beau sourire !




Une jeune tisserande nous montre l'étape de la préparation du fil



La mouture du maïs frais pour faire la pâte de maïs et bien sûr, la base des tortillas














lundi 16 mai 2011

Copan ruinas et l'île de Roatan, Honduras

Il nous restait encore beaucoup à voir et à faire, à Justine et moi. La suite de notre voyage devait nous faire découvrir une petite partie du Honduras avec deux objectifs: la visite des ruines de Copan et les plages de l'île de Roatan.

Les ruines de Copan, tout comme Tikal, nous remémorent l'histoire d'une ancienne cité maya qui eut son aopogée au VIIe siècle après J.C. À cette période, Copan comptait parmi les cités les plus puissantes de la civilisation maya. Son roi, croyait-on, était d'origini divine et agissait à titre de médiateur entre le monde humain et les puissances surnaturelles. Copan commença à perdre son influence à la mort de son roi qui fut capturé et torturé par le roi d'une autre cité maya, Quirigua, pouvant également être visitée au Guatemala. La cité sombra finalement des répercussions de l'explosion démographique, la déforestation et de l'érosion des sols. En effet, on raconte qu'il n'y avait plus un seul arbre dans les 30 km à la ronde dû à la densité de population, et que les mayas durent cultiver les versants de la montagne, ce qui empira le phénomène d'érosion, et entraîna un apauvrissement des sols et des inondations.







Contrairement à Tikal, elles regorgent de sculptures et de gravures plutôt bien conservées. Chaque stèle représente le roi Waxaklajuun Ubaah K'awiil exécutant un rituel au cours duquel il incarne - matérialise littéralement - une divinité.
















Ci-bas, une des extrémités du jeu de balles. On se rappelle que ce jeu était bien plus qu'un simple sport chez les Mayas. C'était un rituel religieux symbolisant la lutte entre les forces vitales du monde terrestre et le Monde Inférieur correspondant à la mort

ça ne serait pas plutôt les mayas qui ont inventé le concept de la flamme olympique ?



Cet escalier comporte le plus long texte maya connu (2 200 glyphes). Comme de nombreuses marches sont manquantes, il n'a pas été possible de déchiffrer entièrement le puzzle ; le texte constitue une chronique de la dynastie copanèque depuis le premier roi Yax K'uk' Mo'. Les cinq statues assises tout au long du milieu de l'escalier représentent les cinq prédécesseurs du roi K'ak' Yipyaj Chan K'awiil, ce dernier se trouvant au pied de l'escalier.





Lui, j'ai pas trop compris qui c'est... Un roi qui avait perdu la tête ?




Tigrou ! Que fais-tu là ?

La reconstitution des temples fut un vrai casse-tête pour les archéologues.




La maison du scribe

le pupitre du scribe



Roatan... pas si extra, trop touristique... mais tout de même intéressant pour l'observation des coraux et des petits poissons multicolores. Une immense raie est même passée à 2 mètres de moi (je l'ai recroisée durant ma séance de snorkling, elle se reposait parmi les coraux... laissez-moi vous dire que j'ai déguerpi aussitôt ! J'aime pas trop les poissons plus grands que moi.) Roatan, si on se rappelle de l'histoire, c'est l'île sur laquelle les Garifunas, (anciens Africains naufragés, s'étant rebellés sur leur négrier, contre l'esclavage) qui habitaient alors l'île de Saint-Vincent aux côtés des Britanniques, ont été déportés.  De nos jours, on retrouve une majorité de Garifunas, mais également beaucoup de ladinos.